Les établissements seniors que sont les EHPAD et les autres résidences avec services se trouvent dans une situation plus que délicate en cette période de crise sanitaire engendrée par le Covid 19. La période de confinement va d’ailleurs s’étendre dans ces établissements dont les résidents sont de plus en plus fragilisés, non seulement physiquement mais aussi sur le plan psychique.
La période de confinement étendue pour les EHPAD
En effet, les seniors qui sont d’ordinaire sujets aux crises de mélancolie et prédisposés à la tristesse souffrent davantage de déprime et de problèmes liés à leur isolation. Le confinement se traduit pour les seniors à leur interdiction de sortie de leur appartement. Les activités et les réunions de plusieurs personnes étant également interdites, les ateliers et les animations sont temporairement suspendus. De plus, cette situation risque encore de perdurer dans le temps, même si le confinement sera levé sur le territoire d’ici le début de l’été.
Par ailleurs, les droits de visite sont limités, alors qu’ils ont même été supprimés il y a quelques semaines. Une mesure supplémentaire qui est venue s’ajouter à l’isolement des résidents, lesquels étaient alors coupés de toute relation avec leur famille et leurs proches. De nouvelles mesures ont cependant été prises, avec l’autorisation de rendre visite aux résidents mais suivant toutefois un effectif limité, soit 2 personnes uniquement et qui sont des membres de la famille. Les contacts physiques ne sont pas autorisés cependant.
Les effets dévastateurs du confinement
Les seniors sont considérés comme des individus à risque, d’autant plus qu’ils développent déjà des affections liées à la vieillesse, affections qui pourraient générer des complications et des formes sévères en cas de contamination au virus. L’isolation dans les chambres est donc primordiale. Or, cette mesure génère des effets d’ordre psychique en intensifiant la sensation de tristesse, de nostalgie et de déprime. Certains résidents sont même arrivés jusqu’à vouloir mettre volontairement fin à leur fin. Les divers troubles du comportement ne sont pas rares non plus pendant cette période extrêmement tendue.
Les EHPAD envisagent de trouver des solutions à ces effets secondaires liés au confinement. Les séances de vidéo avec les proches des résidents ne suffisent plus à leur redonner le moral, d’autant que les familles sont elles-mêmes inquiètes face à l’étendue de la crise dans les résidences seniors. Parmi les mesures visant à alléger ces effets, l’organisation de promenades journalières pour chaque résident est programmée. Ces promenades ne peuvent cependant pas être groupées.
La situation inquiétante dans les EHPAD
Outre le confinement, la situation dans les EHPAD n’est guère rassurante : le virus y circule et les équipements de protection demeurent suffisants. La majorité de ces établissements est également surbookée – tout comme les hôpitaux – et en particulier les unités de soins. Par ailleurs, les EHPAD sont peu préparés pour la prise en charge de plusieurs dizaines de patients en même temps, nécessitant leur prise en charge en réanimation. Or, les hôpitaux qui sont eux-mêmes débordés, refusent de recevoir davantage des malades, notamment si leur état est grave et que les chances de guérison sont minimes.
D’autres problèmes sont soulevés dans les EHPAD, comme le manque de communication et d’information sur la situation réelle. Ce qui laisse les familles dans le flou, de même que les résidents eux-mêmes. Cela, par rapport aux mesures de prise en charge des seniors testés positifs d’une part, et à ceux afférents à la protection des résidents non infectés. En outre, le personnel soignant fait face eux-mêmes à des risques élevés de contamination. Ce qui fait monter la tension dans la mesure où ils pourraient être vecteurs de la maladie puisqu’en contact permanent avec les résidents.
